Les hommes du 140e RI pendant la guerre de 14-18

le 16 août 1914

1er bataillon
8h15 : le 1er bataillon et l’Etat-major reçoivent l’ordre de quitter le col de SAINTE-MARIE pour se porter sur PROVENCHERES.
 
9h15 : Départ du 1er bataillon et de l’État-major du régiment. A l’entrée de WISSEMBACH, ordre est donné d’arrêter le mouvement et de cantonner dans ce dernier village.
 
17h00 : Réception d’un ordre prescrivant de porter le 1er bataillon et l’Etat-major du régiment sur SAINTE-MARIE-AUX-MINES évacué par l’ennemi.
Départ de WISSEMBACH à 18h30. Arrivée à SAINTE-MARIE-AUX-MINES à 22h45. Le détachement cantonne à la sortie ouest de la ville alsacienne et couvre le cantonnement face à l’ouest par les postes de sureté.
 
Jean BRETON écrit...
Départ à 5 heures pour le col de Villé près du col de Sainte-Marie. C'est aujourd'hui le grand coup. Tout le corps d'armée marche sur Sainte-Marie-aux-Mines en trois colonnes convergentes.  Il y aura probablement beaucoup de casse. Nous prenons tous nos dispositions pour que les papiers importants puissent être enlevés le cas échéant pour être restitués aux familles. Pour la plupart nous mettons des fleurs à nos boutonnières.
A 10 h. 15 notre artillerie ouvre le feu. Le lieutenant met ses gants blancs. Nous marchons jusqu'à 16 heures. Il pleut.
Nous traversons un champ de bataille couvert de vestes, de sacs déchirés, de fusils brisés, surtout  français (149e) mais aussi allemands (sabres, capotes, cartouches, etc.). Mais nous ne voyons  pas l'ennemi.
Par une marche de nuit très pénible nous arrivons à 22 heures à Sainte-Marie-aux-Mines, petite ville alsacienne de 12.000 habitants.
Tout le monde est aux fenêtres, aux portes. Tous  ont la figure rayonnante. Mais pas de manifestations bruyantes. On sent encore la frousse de l'Allemand. La joie n'ose pas se manifester. 
A 23 heures on nous conduit dans une usine où nous sommes entassés les uns sur les autres couchés 

Pierre RIGNON note dans son carnet
Nous nous levons à 1 h. du matin pour faire sécher les habits et boire le café ; à 2 h. 30 nous nous recouchons jusqu'à 4 h. puis nous nettoyons nos fusils. Chevalier et Hugo sont morts. Nous descendons cantonner à Wissembach. Obsèques du Capitaine, de Chevalier et d'Hugo à 6 h. 30; à 5 h., alerte. Nous touchons l'ordinaire et nous repartons tout de suite pour Ste-Marie où nous arrivons à 11 h. Nous couchons dans une fabrique de tissus.
 
 



Créer un site
Créer un site